Still Life
Un article
choppé sur Wikipédia relate quelques critiques encenseuses (par les vrais : les pros) décelant dans
Still Life une ribambelle de qualités qu’on ne trouverait nulle part ailleurs.
« .. travellings comme les tracés de pinceau d'un peintre… nostalgie,
au dérarroi existentiel et social, impasses sentimentales. [...] Jia Zhangke
est fraternel d'instinct avec les petites gens et laissés-pour-compte qui ont
enregistré la chanson fétiche de leur passé comme sonnerie de portable ».
Effectivement mais les laissés-pour-compte ont-ils le monopole de la nostalgie.
I mean.. oui certaines scènes nous projettent du triste à la gueule : voir
tous ces chinois en slip nous suffit pour être affligé. Pas parce qu’ils sont
en slip : il faisait chaud. Mais parce que leurs slips ne sont ni des DIM kangourou (comme dans la pub avec le
mec qui court sur la plage), ni le dernier boxer hype de chez H&M mais des
bouts de tissus bleu-ciel informes qui leur arrivent au nombril. Le genre
d’idée confirmée dès l’une des premières répliques du film : « quels
connards ces pauvres » accompagné d’un rire gloussé général dans la salle.
Je veux
dire là-dessous – parce que je vois bien que c’est pas clair ce que je raconte
- que la larmoymance neurasthénique (c'est clair ça ? :) dans laquelle on veut nous faire couler dès
les premiers instants de projection a provoqué chez moi, excepté sur quelques
rares passages, une réaction contraire. Tendant à me faire penser comme dans
les meilleurs sketches cyniques sur la pauvreté (Cf. Timsit) : « ils
ont mauvais goût les pauvres.. avec leurs voitures de pauvres, et leurs habits
de pauvres.. et maintenant leurs slips de pauvres » tellement c’était
abusé. Même la pauvreté de l’esprit à laquelle on veut nous confronter
lorsqu’au début du film on s’apitoye sur le cas de l’anti-héros qui passe pour un
attardé qui se fait raquêter.. alors qu’en fait pas du tout.. si si il se fait bien raquêter, mais il a toutes ses
facultés mentales le menteur.. le mineur (ben oui on est pauvre quand on
est mineur) !! même cette pauvreté spirituelle, cette
dèche de motivation là chez le bonhomme, ben non… pas réussi à la prendre
au sérieux.
Un des
passages qui m’a le plus choqué est une scène de travail sur une plate-forme de
forage où on voit explicitement que le réalisateur a voulu filmer les chinois
au travail. Dix chinois tapant sur des vis énormes déjà enfoncées et sur de
gros tuyaus métalliques. J’avoue.. pour n’avoir pour l’instant pu hériter que d’une
partie de la fibre bricolistique parternelle (mais je compte perséverer) que je
ne sais pas trop à quoi rimait ce florilège de gestes bruyants. Les tambours du
Bronx eureut été aussi efficaces et mieux synchronisés.
Et un
ensemble de tableaux qui se succèdent sans liens entre chaque. Quelques
soucoupes voltantes par-ci par là. Bon.. pourquoi pas. C’est toujours rigolo
les soucoupes volantes au dessus du Yang Tsé Kiang..
Bref, on
était deux. On n’a rien pané. Bon.. au moins moi :)
Lion d’Or
à Venise sous la présidence de Deneuve, elle juge : « Tous les
jurés ont été surpris par la qualité de ce film car il contient tout ce qui
nous plait : la beauté de photo, la qualité de l'histoire, les
personnages. Vraiment un film spécial ».
Oui il y a
2/3 beaux plans, un scénario qui pourrait tenir la route 66 et des personnages…
un peu taciturnes. Mais on est quand même bien loin d’un In the mood for love, Yiyi, à la verticale de l’été (même si je ne
me souviens plus si je l’ai vu) pour la qualité globale du film ou d’un Hero, tigre&dragon ou le Dolls japonais pour l’esthétisme pur et
simple.