extraits 002
Daniel avait quitté la grognasse, i-pod sur du 220. Every
time you close your eyes.. Il prenait les axes exigus à revers des sens de
circulation. IXe. Notre Dame de Lorette, quartier des synagogues. Des barbus
des barbus des barbus. Je revois De Funès. De funestes images éveillent en moi
les restes de rencontres de Mormons, témoins de Jéhovah, hollandais, midinettes.
Demain réveil à 6h : dois rentrer glandouiller, ça devrait m'reposer. Il Descend
maintenant les marches qui mènent aux portillons du métro.
- Bip
- Passe
pas ! o_o
- Bong
- Pourquoi
t'es rouge toi ? o_O
- Bong
- Pourquoi
tu me fous une croix. T'es vert d'habitude et tu me fais un bip O_O !!
- Bong
- T'ain
Daniel
s'approche de la vitre derrière laquelle se recroqueville le poinçonneur du
métro...
- On ne
nous appelle plus comme ça Monsieur
- Ah. Et
pourquoi ?
- On ne
poinçonne plus.
- Monsieur
le passeur, le portillon refuse de me laisser passer
- Vous
êtes muni d'un ticket je suppose ?
- Non, pourquoi
il fallait que j'en prende ?
- Vous
vous moquez de moi ?!!
- Oui,
mais c'était du lourd. Tenez.
Et il lui
tendit le ticket et le passeur le pris
- Rapia !!
- Pardon
??!!
- Non
rien..
- Tenez, passez
là
- C'est
pour les handicapés cette porte
-
Effectivement
- Je ne
passe pas alors.
- Vous
vous moquez toujours de ceux qui ne sont pas comme vous..!!
- Vous
vous garez souvent sur les places pour handicapés ?! Gros con !
Je
décidai de rentrer à pieds
La six de Blonde Redhead m'étourdit une fois
de plus. Où j'en suis. Des avenues que j'emprunte. Je les rendrai. Des
réverbères plus tranquilles les uns que les autres. Là un arrosoir à réverbère,
vivant et poilu tenu par sa mamie en laisse.
" - Les réverbères n'existent plus, me sortait
Eve : Lampadaires
- impie ! Va manger ta pomme"
La mamie
jette un papier
- "Mima !! Tu te crois où ?
- Hein...?. me retourne-t-elle
- Vous pensez être où Mima là ? La grande décharge
du XXI siècle ? Vous avez perdu l'adresse du local à poubelle de votre immeuble
? Je fais avaler votre papier à l'arrosoir à pipi ?
- A Paris mon petit. A Paris.
- Ah oui pardon. Passez une bonne soirée.
- Merci, vous aussi mon petit"
Quelles vieilles peaux de vaches ces mamies
parisiennes..
Indispensables objets. Je scrute les allers et
venues d'étrangers. Tous plus inconsistants que moi. La nuit est opaque. Les
touristes marchent en cadence au pas des champs. Je descendais l'avenue
Marceau. Le silence. Le prix des appartements ... me fait sourire.
"Je suis ce que je suis et sais ce que je
sais". 22h12. Au bas de l'avenue, un pauvre de son état refuse la falafel
que je me refuse moi-même : je l'avais pourtant achetée à l'As du Falafel.
Il m'envoie paître. Crie à l'agresseur. il a déjà mangé. J'ai une pomme. il la
fixe. Je la garde. Dois avaler quelque chose aujourd'hui. Plus tard d'autres
bouches de métro, porches, tunnels. Je traverse la seine. Un pont à souvenirs.
Un deuxième. Où ne suis-je pas passé ? Le grand palais est sombre. Quelques
nuages plus loin je pense à elle et me resserre le col. Revois ces instants
vides de sens à observer le même détail dans la coupole, ne partageant rien.
Nous regardions le même point mais en voyions deux trop distincts.
Quelque part, sixième arrondissement. J'entre dans
un troquet select mais ouvert. On trouve du bon partout. Café de la haute. Hypouille.
Trois érudites discutent. Leur voix est éclatante :
"- Savez-vous ce que j'ai fait aujourd'hui ?
- Non, raconte ?
- Oui, raconte !!
- J'ai pris le métro.
- Pas possible !
- Tu as osé ?! Elle a osé.
- Si j'ai osé. Je ne l'ai pas pris longtemps
- Hein ? Et Jacques ?
- Il avait emmené maman chez Georges L. et le taxi
n'arrivait pas avant dix minutes
- Ah.. la manucure
- Tout à fait..
- Et tu l'as pris à Passy ?
- Absolument
- Tu connais le peuple maintenant ..
- Excuse-moi ?
- Le peuple
- Ah.. absolument. Si peu
- Là, deux..! improvisa Astrid
- Astrid, reste correcte
- Retiens-toi, je t'en prie..
- Tu connais les Nappys ?
- Non, comment ?!
- De jeunes plaqués (or) qui font du rafting au
Troca ? "
Elles sortent. Quatre minets entrent. Non moins
chèrement sapés, peut-être de meilleur goût, et encore. Sourires des
filles dont les yeux tournent tels de vrais rouleaux de machines à sous. Leurs
versions masculines sourient. Leurs regards sont fiers et gâtés. Ils fixent les
fesses passées derrière, puis derrière la baie vitrée. Elles s'éloignent. Ils
s'assoient et tournent la tête.
" - ..Ce soir on a le choix entre la casa 128
ambiance electro tech et house sensuelle et voluptueuse avec les meilleurs DJ
parisiens pour une nuit de folie : tu connais labelplante?? Le mixer bar dans
le quatrième, DJ Eska et Obusta ; Abracadabar; sinon j'ai regardé l'agenda de
Paris Première. J'ai vu Frédéric Taddeï passer par là la semaine dernière sur
Paris..
- Première.
- Dernière.
Tu m'arraches les jeux de mots de la bouche
- Ok pour le .. non pour Labelplante
- C'est une communauté d'artistes électro comme tant
d'autres..
- Hum..
- J'ai lu des choses sur les femmes, les hommes et
le fait qu'aujourd'hui les femmes font le sexe.. regarde tous leurs magazines,
"Mettre un préservatif sans que ça capote".."Comment
provoquer.."
- Les planches : ambiance limite rallye mais un peu
sympa. Tu te souviens quand on y allait à 16-17 ? Les midinettes d'aujourd'hui
ne s'habillent qu'avec du Dior j'adore.
- Ah.."
Ils sortent. Je lis leur magazine laissé là : "Les
planches ont une clientèle très ciblée : les 15-18 ans qui ont de l'argent et
aiment le montrer. BCBG, botin mondain
juste ado de la vie parisienne. Club select qui fait que la sélection est dure
à l'entrée mais c'est logique. Les jeunes qui viennent là savent où ils vont et
les autres, ayant atterris au dans ce décor antique par mégarde ne sont pas à
l'aise sans le blazer"
Je sors. Les tableaux parisiens sont tous un peu différents. De la seine on ne saisit que les rives . La portée des taxis est juste un peu plus longue. Quand on arrive en ville, on prend un hôtel. Halte aux Halles mercredi après-midi. Samedi après-midi : impossible. Je me rappelle ce petit bouquin écrit sur les plaisirs de la vie. Une sorte d'Amélie Poulain avant l'heure couché sur le papier (donc plus détaillé). Ce livre dédiait une page à chaque petit plaisir. Je ne me rappelle que du tapis roulant de Montparnasse. Je n'y prends plus plaisir depuis (surtout depuis la fermeture du tapis central le soir) mais sur le moment l'évidence de ce plaisir m'avait touché.